1 mars 2016

Chronique : Nicolas Le Floch t1



Une enquête de Nicolas Le Floch : L’énigme des Blancs-Manteaux
 Jean-François Parot



Editions 10/18
Collection Grands détectives
370p



L’histoire :

1760 : Nicolas Le Floch est un jeune Breton qui débarque tout juste à Paris. Il se fait repérer par le lieutenant général de police De Sartine qui l’embauche rapidement et pour le « mettre à l’épreuve » le place chez le commissaire Lardin. Mais celui-ci disparait, et Nicolas se voit confier l’enquête, secondé par l’inspecteur Bourdeau. Alors qu’il pensait avoir affaire à un simple règlement de compte, le jeune enquêteur se trouve entraîné dans une sordide affaire de chantage où le roi lui-même est impliqué.




Mon avis :

J’ai beaucoup aimé cet Agatha Christie du XVIIIe siècle. C’est un véritable roman policier, avec en plus une dimension historique tout à fait agréable et particulièrement maîtrisée. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans la lecture, le style de Jean-François Parot est totalement étrange puisqu’il mêle à des phrases simples du vocabulaire et des expressions complètement désuètes voire inexistantes aujourd’hui, si bien que même l’écriture nous plonge dans l’ambiance de l’époque. Ceux qui s’y connaissent un peu en histoire du XVIIIe seront ravis par la profusion de détails qui montrent bien la maîtrise qu’a l’auteur de son sujet !
Au-delà de cette dimension historique un peu surprenante, j’ai bien aimé la manière dont l’enquête se déroule, et surtout la manière dont on la voit à travers les yeux d’un jeune provincial qui débarque à peine… et qui nous abreuve d’énormément d’informations, de descriptions etc. Le texte est très dense et je ne le recommande pas à n’importe quel lecteur, mais idéal pour les confirmés qui se complaisent dans des phrases aux tournures un peu compliquées et dans des intrigues qui semblent tirées par les cheveux et où tous les personnages ont des noms à rallonge !
La méthode d’investigation tout comme le style de narration me font énormément pensé à un Hercule Poirot historique, notamment avec la mise en scène finale, très classique du détective belge et de sa créatrice, où le héros rassemble tous les suspects et membres impliqués pour exposer différentes théories dont la dernière est la bonne.
Le gros bémol au niveau du style a pour moi été l’aspect culinaire de l’histoire. L’auteur est, d’après ma chère maman qui m’a prêté ce livre, un expert de la cuisine de l’époque. Ce qui implique qu’à chaque fois que notre morfale de Nicolas se met à table, il nous livre une description en long, en large et en travers de ce qu’il mange mais aussi de la manière de cuisiner ce qu’il mange. Et à l’époque, le graillon l’emportait de loin…. Au point d’être parfois écœurant ! Mais rassurez-vous, ces passages restent minoritaires.


Pourquoi le lire ?

Pour être plongé dans une période historique négligée car coincée entre le Roi Soleil et la Révolution, parce qu’un bon roman policier ça fait toujours du bien, pour se torturer un peu le cerveau en cherchant à trouver le coupable avant Nicolas (oui on le fait tous !) et pour se sentir bête parce qu’on n’a pas réussi (merci, auteur machiavélique ) !

Et aussi pour avoir une bonne raison de regarder l’adaptation en série télévisée française… 

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